Les orogènes collisionnels sont classiquement décrits comme le résultat de l’accrétion continentale de marges proximales, c’est-à-dire de domaines pré-orogéniques peu déformés. Pourtant, un nombre croissant d’évidences géologiques de terrain indiquent la conservation voire la réutilisation de structures héritées de la phase extensive précédant la convergence et la collision au coeur des orogènes. À partir de l’étude géo-thermochronométrique (U/Pb et (U-Th)/He sur zircon) de la bordure orientale du domaine hyper-étiré nord-pyrénéen et de son avant-pays précoce, ce travail vise à décrire l’évolution d’une marge distale au cours des premiers stades de convergence, à quantifier les processus source-réceptacle associés et à apporter des contraintes temporelles et paléogéographiques quant à la création des tout premiers reliefs pyrénéens issus de son inversion. En particulier, cette étude met en avant le rôle de l’architecture des systèmes hyper-amincis dans la formation des orogènes collisionnels et confirme les liens étroits existant entre un orogène et ses bassins d’avant-pays.